Cette boisson adorée des jeunes est un « vrai risque » pour le cœur, alerte un médecin

Elles inondent les supermarchés, sponsorisent les soirées étudiantes et les compétitions sportives. Les boissons énergisantes (Red Bull, Monster, Crazy Tiger…) sont devenues omniprésentes depuis leur autorisation en France en 2008.

Portées par un marketing agressif ciblant les jeunes, leur consommation grimpe en flèche. Mais derrière les canettes colorées, ce cocktail de caféine, de sucre et de taurine est loin d’être anodin et soulève de sérieuses questions de santé publique.

Un « coup de fouet » qui coûte cher au cœur

« Ce que recherchent les consommateurs, c’est ce côté coup de fouet, comme si j’avais pris 4 cafés d’un coup », explique le Dr Laurent Uzan, cardiologue du sport à Paris.

Le problème majeur ? Contrairement à un effort physique qui augmente le rythme cardiaque pour une bonne raison, « ce sont les boissons qui vont faire monter votre fréquence cardiaque, votre pression artérielle même au repos ».

Les conséquences d’une consommation excessive ou régulière peuvent être graves :

  • Risques cardiaques : Troubles du rythme comme la tachycardie (cœur qui bat trop vite) ou l’arythmie. Cela peut entraîner des malaises, des pertes de connaissance ou des essoufflements.
  • Tension artérielle : Les pics de tension peuvent provoquer des maux de tête intenses, et dans les cas extrêmes, augmenter le risque d’AVC.
  • Effets psychoactifs : La surdose de stimulants peut causer de l’anxiété, des insomnies et des maux de tête. Certaines études évoquent même une possible diminution du débit sanguin cérébral.

Le cocktail « Alcool + Énergisant » : la fausse bonne idée des soirées

L’une des pratiques les plus risquées est le mélange avec l’alcool. « Vous mettez deux produits potentiellement nocifs ensemble », alerte le Dr Uzan. L’alcool est déjà calorique et peut accélérer le rythme cardiaque ; l’énergisant démultiplie cet effet.

Le cardiologue le constate sur le terrain : « Dans les urgences, on a régulièrement à 4 h du matin des personnes qui viennent parce qu’elles ont un épisode de tachycardie après avoir consommé de l’alcool et du Red Bull ».

Si le médecin tempère (« ce n’est pas parce que je consomme une vodka Red Bull que je vais déclencher une arythmie »), il insiste sur le fait que, comme avec le tabac, les risques augmentent avec la fréquence.

Sucre et addiction : l’autre danger caché

Pour illustrer le concentré que représentent ces canettes, le Dr Uzan ironise : « Je prends deux Coca, quatre cafés et un peu d’eau, je mets tout dans une canette et je secoue ».

Au-delà de la caféine, ces boissons posent un énorme problème de sucre, avec des quantités souvent astronomiques. C’est un danger pour les personnes diabétiques ou sensibles, mais cela renforce aussi l’addiction.

Le cardiologue pose une limite claire : « Si c’est une consommation ponctuelle, (…) même si ce n’est pas terrible, je peux en prendre une. Si c’est régulier, déjà, on a dépassé le cap ».

Un marketing puissant qui cible les plus vulnérables

Comment ces boissons sont-elles devenues si populaires ? Grâce à un marketing savamment orchestré :

  • Cibler les jeunes : Couleurs vives, saveurs multiples, et présence massive dans les universités en sponsorisant les soirées et les bureaux des étudiants (BDE).
  • S’associer au sport : Red Bull possède des écuries de Formule 1 et des clubs de football, tandis que Monster est omniprésent dans les sports extrêmes.

Pourtant, le Dr Uzan dément l’intérêt sportif : « Des jeunes les consomment dans ce cadre sportif, pourtant il n’y a pas d’amélioration de performances. C’est même l’inverse sur beaucoup de choses ».

Faut-il les interdire aux mineurs ?

Malgré les avertissements sanitaires sur les canettes (déconseillées aux enfants et femmes enceintes), aucune loi n’interdit leur achat par des mineurs en France.

Certains pays réfléchissent à durcir le ton. L’Angleterre, par exemple, prépare une loi pour interdire la vente aux moins de 16 ans. Une mesure de « bon sens » pour le Dr Uzan, qui s’inquiète de l’impact de ces substances « sur des enfants qui n’ont pas fini leur formation cérébrale ».

Sa conclusion est sans appel : « Faire consommer l’équivalent de 7 cafés par jour à des enfants, ça ne me paraît pas normal. Donc, quand vous rajoutez le reste en sucre… ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous devez remplir ce champ
Vous devez remplir ce champ
Veuillez saisir une adresse e-mail valide.
Vous devez accepter les conditions pour continuer

A la une

À ne pas manquer

More Similar Posts